David Dibilio, du festival « + De Genres » : « L’idée du festival est de donner à voir des projets qui sont à la croisée de la qualité artistique et de la sincérité de l’engagement »
Publié le 14 mars 2023 à 13 h 51 min
Le Festival « + De genres », ce sont 14 rendez-vous avec des artistes, chorégraphes et danseur•euses principalement mais pas seulement, proposé par KLAP, Maison pour la danse, à Marseille, du 16 au 25 mars. Komitid est partenaire de cette édition et on en parle avec David Dibilio, Directeur des productions et adjoint à la programmation.
Le Festival « + De Genres », ce sont 14 rendez-vous avec des artistes, chorégraphes et danseur·euses principalement mais pas seulement, proposé par KLAP, Maison pour la danse, à Marseille, du 16 au 25 mars. Komitid est partenaire de cette édition et on en parle avec David Dibilio, Directeur des productions et adjoint à la programmation.
Komitid : La thématique du genre est depuis quelque temps en tête des préoccupations, y compris dans le domaine artistique. Qu’est-ce que le festival « + De Genres » propose de différent ou d’innovant sur le sujet ?
David Dibilio : Cela fait bien longtemps en effet que ces questions sont pensées. Aussi par les artistes. Aujourd’hui on peut dire qu’elle sont dans l’air du temps, que ces sujets sont très traités et débattus. Et comme tout sujet à la mode, on peut rencontrer parfois des effets d’opportunisme. L’idée du festival est de donner à voir des projets qui sont à la croisée de la qualité artistique et de la sincérité de l’engagement, dans une grande diversité de formats, et cela depuis sa création par Michel Kelemenis il y a une dizaine d’années déjà…
© Pierre Canitrot
« Le recul de la liberté, celle des corps et de la pensée, est toujours un danger »
… Il y a des spectacles aussi pour les enfants durant ce festival. Je pense en particulier à « Anima », dont nous avions parlé avec son créateur. Que pensez-vous des interdictions des spectacles de drag queens aux enfants, comme on a pu le voir à Toulouse et comme c’est le cas dans certains états américains ?
Absurde, contre-productif et tout à fait scandaleux. Il faut que les élu·es , les associations et chacun·e d’entre nous se prononcent contre une censure toujours prête à frapper sous couvert de la protection de l’enfance. C’est le propre de l’accès à l’art et à la culture dès le plus jeune âge : faire que les enfants développent leur propre esprit critique. C’est la raison pour laquelle des espaces de liberté d’expression comme « + de Genres » restent indispensables, y compris avec des propositions qui s’adressent au jeune public. Le recul de la liberté, celle des corps et de la pensée, est toujours un danger.